Journée bien étrange, que ce dimanche !
Mon petit programme du jour s’est retrouvé bouleversé par la
mine déconfite et blanchâtre de mon frangin, désespéré de ne pas pouvoir aller
au festival Bellastock, à Maisse, pour y retrouver des amis. Prise de
compassion fraternelle face à tant de désarroi, je décidai sous l’impulsion de
l’emmener, sans avoir la moindre idée de l’endroit où j’allai atterrir…je lui
demandai quelques explications sur la route mais elles furent brèves et
semèrent dans mon esprit un peu plus de confusion quand au réel objectif de ce
festival ! Allai je assisté à un rendez vous d’étudiants éclairés et
créatifs férus d’éco construction ?
Après une bonne heure de route, nous arrivâmes sur les lieux
de cette étrange réunion. Nous sommes rentrés par une palissade joliment
décorée, et là oh surprise, une dizaine d’étudiants en architecture, pinte à la
main et tout verts, nous accueillaient chaleureusement. Ils avaient des
couronnes de fleurs et de lierres dans les cheveux. Un peu plus loin, une allée
déserte s’enfonçait dans la forêt et semblait mener vers une mélopée festive. Je m’y engageai avec suspicion, suivie de près par une bonne dizaine de
moustiques...
Après quelques dizaines de mètres, je distinguai au loin les
prémisses de construction en bois…et soudain, je me suis retrouvée au milieu
d’une clairière, où quelques centaines de bonhommes en bottes s’adonnaient
activement à la réalisation d’abris végétaux, de palissades en bois, de lits en
mousse, de décorations naturelles en tout genre, et bien des choses encore.
Ce lieu regorgeait de choses insolites : vélo dans les
arbres, peinture sur tronc d’arbres, instruments de musique pendouillant dans les arbres, parapluies accrochés à l’envers sur des
fils tendus – bien qu’ils auraient été beaucoup plus utiles à l’endroit en ce
weekend pluvieux et maussade. Alice n'aurait pas trouver mieux comme pays merveilleux ! A chacun de mes pas s'associait une nouvelle découverte.
J'ai donc erré ainsi quelques temps dans les chemins boueux, me faufilant entre les tiges végétales et ces architectures de la nature. L'ensemble du site était harmonieusement bordélique ; il s'y dégageait un certain charme, on aurait presque eu envie d'y rester vivre quelques temps... En discutaillant avec les concepteurs au détour d'une cabane, j'apprends enfin de quoi il s'agit: c'est le festival "Greenwashing", organisé par l'association Bellastock. L'objectif ? Je lirai sur leur site plus tard: Les 1000 participants viennent, le temps du festival, construire des structures en tiges végétales qui seront peut-être le point de départ d’un laboratoire sur l’agriculture et les plantes. J'y découvre également les projets de construction des étudiants (http://www.bellastock.com/category/greenwashing/). J'ai souri en lisant ça. Je n'ai pas vu la moindre trace du monde agricole pendant ma balade et je ne pense pas non plus que nos architectes en herbe aient respecter un centimètre de leurs plans de construction initiaux. Donc Greenwashing, bof...Soyons honnêtes, j'avais affaire à un bataillon de vaillants fêtards, certes débrouillards, mais on était bien loin du projet prôné par l'association.
Par contre, et c'est là à mon avis que réside tout l'intérêt de ces journées, j'aurai plutôt dit que c'était une belle expérience de survivalisme. Comment ne pas y penser ? En quelques heures, par petits groupes de 5 à 10, ces jeunes gens ont réussi à construire une centaine de cabanes habitables ! Jolie performance, non ? Et ils n'arrêtent pendant trois jours: ils construisent d'abord une structure de soutien, puis une fois étanche, ils améliorent leur petit nid - pas vraiment douillet, certes - avec de la déco, d'autres renforcements...
Poussé à l'extrême, le survivalisme conduit certains énergumènes à se préparer à une éventuelle catastrophe à laquelle l'humanité ne survivrait pas: abri anti-atomique, stocke de conserves pour 10 ans...les vidéos et les émissions ne manquent pas sur le sujet ! Ecoutez par exemple : http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2579&var_recherche=survivalisme. Ici, on se rapprocherait plus du mouvement des "preppers", dans la lignée du survivalisme. Il s'agit d'entretenir un minimum de savoir faire pour être autonome rapidement et dans diverses conditions. Si on réfléchit, on constate qu'effectivement la majorité des gens ne sait pas changer une ampoule, et j'exagère à peine (moi la première !).
Bref, cette journée fut un rappel de la perte d'indépendance que nous vivons, j'aurai même dit subissons, progressivement depuis quelques années. Nous baignons constamment dans un océan de services et de facilités, il y a bien un jour où nous nous noierons dedans.
Eldef
J'ai donc erré ainsi quelques temps dans les chemins boueux, me faufilant entre les tiges végétales et ces architectures de la nature. L'ensemble du site était harmonieusement bordélique ; il s'y dégageait un certain charme, on aurait presque eu envie d'y rester vivre quelques temps... En discutaillant avec les concepteurs au détour d'une cabane, j'apprends enfin de quoi il s'agit: c'est le festival "Greenwashing", organisé par l'association Bellastock. L'objectif ? Je lirai sur leur site plus tard: Les 1000 participants viennent, le temps du festival, construire des structures en tiges végétales qui seront peut-être le point de départ d’un laboratoire sur l’agriculture et les plantes. J'y découvre également les projets de construction des étudiants (http://www.bellastock.com/category/greenwashing/). J'ai souri en lisant ça. Je n'ai pas vu la moindre trace du monde agricole pendant ma balade et je ne pense pas non plus que nos architectes en herbe aient respecter un centimètre de leurs plans de construction initiaux. Donc Greenwashing, bof...Soyons honnêtes, j'avais affaire à un bataillon de vaillants fêtards, certes débrouillards, mais on était bien loin du projet prôné par l'association.
Par contre, et c'est là à mon avis que réside tout l'intérêt de ces journées, j'aurai plutôt dit que c'était une belle expérience de survivalisme. Comment ne pas y penser ? En quelques heures, par petits groupes de 5 à 10, ces jeunes gens ont réussi à construire une centaine de cabanes habitables ! Jolie performance, non ? Et ils n'arrêtent pendant trois jours: ils construisent d'abord une structure de soutien, puis une fois étanche, ils améliorent leur petit nid - pas vraiment douillet, certes - avec de la déco, d'autres renforcements...
Poussé à l'extrême, le survivalisme conduit certains énergumènes à se préparer à une éventuelle catastrophe à laquelle l'humanité ne survivrait pas: abri anti-atomique, stocke de conserves pour 10 ans...les vidéos et les émissions ne manquent pas sur le sujet ! Ecoutez par exemple : http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2579&var_recherche=survivalisme. Ici, on se rapprocherait plus du mouvement des "preppers", dans la lignée du survivalisme. Il s'agit d'entretenir un minimum de savoir faire pour être autonome rapidement et dans diverses conditions. Si on réfléchit, on constate qu'effectivement la majorité des gens ne sait pas changer une ampoule, et j'exagère à peine (moi la première !).
Bref, cette journée fut un rappel de la perte d'indépendance que nous vivons, j'aurai même dit subissons, progressivement depuis quelques années. Nous baignons constamment dans un océan de services et de facilités, il y a bien un jour où nous nous noierons dedans.
Eldef